Femme âgée et fille examinant des papiers dans la cuisine

Financement maison de retraite : solutions quand on manque de moyens

26 novembre 2025

L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) couvre rarement la totalité des frais d’hébergement en établissement spécialisé. Même en cumulant l’aide sociale à l’hébergement, la participation financière exigée reste souvent supérieure aux revenus de la majorité des retraités.

Certains dispositifs départementaux prévoient une récupération sur succession, tandis que d’autres laissent un reste à charge minimal pour permettre le maintien en établissement. Des solutions moins connues, comme l’avance sur héritage ou la garantie Visale pour les proches aidants, s’ajoutent aux aides classiques et modulent les possibilités de prise en charge.

Faire face au coût des maisons de retraite : un défi pour de nombreuses familles

Le financement d’une maison de retraite s’impose comme une épreuve dès que le maintien à domicile ne suffit plus. Entre le prix d’un hébergement en EHPAD, qui dépasse régulièrement les 2 000 euros par mois, et les revenus moyens des retraités, le compte n’y est pas. La décision de placer un proche en maison de retraite n’est jamais anodine, ni sur le plan émotionnel, ni sur le plan financier.

Lorsque la personne âgée ne peut subvenir seule à ses besoins, la loi renvoie à la solidarité familiale. Le code civil instaure l’obligation alimentaire : enfants, et parfois petits-enfants, doivent mettre la main à la poche. Ce principe, s’il paraît logique sur le papier, peut vite mettre en lumière des disparités et susciter des débats au sein des familles.

Des familles face à la réalité des coûts

Voici quelques repères pour mesurer l’ampleur de la charge financière :

  • Maison de retraite et EHPAD : en France, la facture mensuelle moyenne dépasse 2 100 euros, selon la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.
  • Reste à charge : une fois les aides déduites, la part à payer reste souvent voisine de 1 800 euros pour de nombreux résidents.
  • Séjour et patrimoine : bien souvent, la vente d’un bien ou la mobilisation de la famille s’imposent pour financer l’hébergement en EHPAD.

Assurer la prise en charge d’une personne âgée en maison de retraite, c’est donc arbitrer entre contraintes économiques, obligations légales et choix familiaux. Chaque cas se construit sur mesure, même si le code civil encadre précisément la participation des proches.

Quelles aides financières existent pour les personnes âgées en perte d’autonomie ?

Les aides financières destinées aux personnes âgées en perte d’autonomie sont nombreuses, mais leur accès demande de bien cerner les critères et les démarches à suivre. L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) reste la référence. Versée par le conseil départemental, elle s’adresse tant aux résidents en maison de retraite qu’à ceux restés à domicile, après une évaluation sur la grille Aggir. Les bénéficiaires sont les personnes classées dans les groupes iso-ressources (GIR) 1 à 4, c’est-à-dire les plus fragiles.

Autre possibilité : l’allocation de logement social (APL), attribuée si les conditions de ressources sont réunies et si l’établissement est conventionné. La Caf simplifie les démarches et verse l’aide, ce qui réduit le coût du séjour en EHPAD pour de nombreux résidents. En complément, l’aide sociale à l’hébergement (ASH) prend le relais quand revenus et solidarité familiale ne suffisent pas. Le conseil départemental évalue alors la situation avec le centre communal d’action sociale (CCAS) et décide, dossier à l’appui, du montant du soutien accordé.

L’accès à ces aides passe par une évaluation de l’autonomie, avec la grille Aggir en référence. Cette notation détermine le montant de l’APA. La demande s’initie en général au CCAS ou auprès du service social communal. Certains établissements proposent un accompagnement pour monter le dossier. Selon la situation, il faut donc mobiliser l’APL, l’APA ou l’ASH en fonction du profil et des ressources de la personne âgée.

Mobiliser son patrimoine ou l’entraide familiale : quelles options concrètes ?

Quand les aides publiques ne couvrent pas tout le coût d’un séjour en maison de retraite, la question du patrimoine et de l’entraide se pose. La vente d’un bien immobilier peut débloquer une situation : transformer une maison en capital disponible, sans attendre le règlement de la succession. Parfois, la location du logement du parent âgé permet de générer des revenus réguliers pour payer les frais courants.

L’obligation alimentaire entre aussi en jeu. Précisée par le code civil, elle oblige, si les ressources le permettent, les enfants à participer financièrement à l’hébergement d’un parent en maison de retraite. Chacun contribue à hauteur de ses moyens. Si un désaccord apparaît, c’est le juge aux affaires familiales qui tranche. Cette solidarité, souvent vécue comme normale, amène parfois des arbitrages difficiles.

Certains établissements offrent la possibilité de régler une partie de la facture lors de la succession, via un paiement différé sur succession. Autre option : le prêt familial. Un proche avance l’argent, puis la famille régularise au moment du partage du patrimoine. Ces solutions, à adapter selon l’histoire et les ressources de chacun, montrent l’importance d’un dialogue anticipé.

Homme senior discutant avec une assistante dans un salon moderne

Ressources utiles et démarches pour obtenir un accompagnement adapté

Face au coût d’un placement en maison de retraite, se tourner vers les services sociaux est souvent le premier réflexe. Les centres communaux d’action sociale (CCAS) sont présents dans chaque commune et accompagnent les familles pour constituer les dossiers et trouver des aides adaptées. Leur expertise sur les dispositifs locaux rend l’accès à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou à l’aide sociale à l’hébergement (ASH) bien plus fluide.

Le conseil départemental, quant à lui, guide vers les dispositifs les plus pertinents selon la situation de la personne âgée, en tenant compte de la grille Aggir et du degré de dépendance. Son accompagnement augmente les chances de bénéficier d’un soutien financier ou d’un accueil dans un établissement habilité à l’aide sociale.

Pour tout ce qui concerne le logement, la CAF ou la MSA sont des interlocuteurs clés pour l’allocation logement. Les agents renseignent sur l’APL et peuvent orienter vers d’autres aides parfois méconnues, susceptibles de soulager le budget mensuel.

Si la question de l’obligation alimentaire ou le partage des frais entre enfants devient source de tension, le juge aux affaires familiales au tribunal de grande instance du département peut être saisi. Cette démarche, souvent accompagnée par un travailleur social ou un avocat, permet de défendre au mieux les intérêts de chacun, personne âgée comme proches.

Dernier repère : le financement d’un placement en maison de retraite s’apparente parfois à un puzzle, où chaque pièce, aide publique, patrimoine, solidarité familiale, trouve sa place au fil du temps. Anticiper, questionner, demander conseil : telles sont les clés pour que l’accompagnement du grand âge ne devienne pas un parcours du combattant.

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