Femme de 70 ans souriante lors d'un entretien d'embauche

Emploi à 70 ans : difficulté ou opportunité pour trouver un travail ?

25 novembre 2025

7 %. Ce n’est pas la part d’un marché de niche, mais bien le taux d’emploi des 65-69 ans en France, malgré une législation qui autorise le cumul emploi-retraite sans la moindre restriction d’âge. Pendant que certains secteurs cherchent désespérément des bras, une poignée d’entreprises commence à miser sur la valeur sûre des profils chevronnés. Pourtant, les dispositifs qui pourraient faciliter le retour à l’activité après 60 ans restent dans l’ombre, mal identifiés ou trop peu sollicités.

Les études de l’INSEE sont claires : la part des actifs seniors a progressé nettement sur la dernière décennie. Une dynamique qui se traduit par une hausse des offres spécifiquement pensées pour les plus de 60 ans, surtout dans des filières sous pression comme la santé, la logistique ou les services à la personne.

Travailler à 70 ans : entre préjugés persistants et réalités du marché

Les chiffres sont sans appel : en France, le taux d’emploi des 65-69 ans reste bloqué à 7 %, loin derrière certains pays européens plus audacieux. Pourtant, il n’existe aucune barrière légale pour prolonger une carrière : le cumul emploi-retraite est ouvert à tout âge. Les obstacles, eux, se nichent ailleurs. Trop souvent, les seniors butent sur des préjugés : on redoute une productivité en berne, une capacité d’adaptation jugée limitée, ou encore une difficulté à suivre les mutations du monde professionnel.

Pourtant, la donne évolue lentement côté employeurs. Plusieurs entreprises changent de regard et voient dans l’expérience professionnelle un levier précieux pour transmettre les savoirs. Dans certains secteurs sous tension, la santé, l’action sociale, on reconsidère sérieusement les profils expérimentés. Les employeurs qui s’y intéressent découvrent stabilité, sérieux, et une palette de compétences forgée par les années.

Voici quelques domaines qui s’ouvrent à cette diversité de parcours et valorisent l’engagement bien plus que la date de naissance inscrite sur le CV :

  • Le secteur des services à la personne
  • La logistique et la grande distribution
  • L’accompagnement scolaire ou le mentorat

Ces domaines proposent des emplois où le vécu et l’investissement personnel comptent réellement.

Mais il reste un frein de taille : la discrimination liée à l’âge. D’après le Défenseur des droits, l’âge se hisse parmi les motifs principaux de refus d’embauche. Pourtant, le vieillissement de la population impose un changement de perspective. Il ne s’agit plus de s’interroger sur la place des seniors, mais bien de transformer cette réalité démographique en atout pour le marché du travail. Dans de nombreux secteurs, la motivation et la légitimité de ceux qui veulent poursuivre leur carrière ne sont plus remises en cause. La France doit désormais s’adapter à ce nouveau panorama et encourager une vision renouvelée du travail pour seniors.

Quels sont les défis spécifiques rencontrés par les seniors en recherche d’emploi ?

Reprendre le fil d’une carrière après 70 ans n’est pas un parcours balisé. Au-delà des chiffres du chômage, la réalité du terrain ramène à des obstacles concrets. Les recruteurs, parfois sans s’en rendre compte, doutent de la motivation ou de l’adaptabilité des candidats plus expérimentés, alors même que nombre d’entre eux affichent fiabilité et engagement, appuyés sur une expérience professionnelle solide.

Un autre écueil surgit : la maîtrise des outils numériques. Les démarches de recherche d’emploi passent désormais par des plateformes, des visioconférences, parfois des tests en ligne. Pour ceux qui se sont éloignés du marché du travail, il faut parfois réapprendre en urgence ces nouveaux codes digitaux.

La formation professionnelle n’est pas toujours accessible. Les dispositifs classiques restent souvent calibrés pour des parcours plus jeunes. Les seniors peuvent s’appuyer sur le bilan de compétences ou la VAE, mais ces solutions manquent de visibilité auprès de ce public. France Travail propose des accompagnements, mais l’accès à un suivi personnalisé et efficace reste variable.

Intégrer une nouvelle équipe, apprivoiser des méthodes inédites, convaincre que l’on peut encore apporter une réelle valeur ajoutée : ces défis sont bien réels. Les soft-skills comme la gestion du stress ou l’esprit d’équipe font la différence, à condition que les employeurs les reconnaissent. Trouver un travail après 70 ans, c’est donc conjuguer détermination, formation continue et adaptation à un univers professionnel en pleine transformation.

Des opportunités à saisir : secteurs porteurs et nouvelles formes d’activité après 70 ans

Travailler après 70 ans n’a plus rien d’anecdotique. Certains secteurs ouvrent grand la porte à ceux qui souhaitent encore s’investir, portés par de nouveaux besoins et le désir de transmettre. Le secteur de l’aide à la personne en est le parfait exemple, recherchant activement des profils pour accompagner les plus âgés ou vulnérables :

  • Auxiliaires de vie, soutien administratif, gardiennage ou portage de repas

Ici, ce sont la patience et l’expérience qui priment. Le diplôme s’efface derrière la qualité du lien humain.

Dans le secteur associatif, les seniors s’impliquent : ils pilotent des projets, encadrent des équipes, épaulent des structures en mutation. Les entreprises, elles, multiplient les initiatives autour de la transmission des savoirs : tutorat, mentorat, missions de conseil sur mesure. Le cumul emploi-retraite autorise à conjuguer pension et nouvelle activité, parfois sous forme de CDD ou même de CDI adaptés.

Voici quelques pistes concrètes où les profils expérimentés ont toute leur place :

  • Services à la personne : accompagnement, aide ménagère, soutien scolaire
  • Conseil : expertise sectorielle, audit, accompagnement du changement
  • Associatif : gestion, formation, encadrement de bénévoles

Les nouvelles formes d’activité émergent aussi : micro-entrepreneuriat, interventions via plateformes spécialisées, missions à la carte. Certaines collectivités locales encouragent ces initiatives par des dispositifs dédiés. Pour les seniors, il s’agit de valoriser leur parcours, profiter de la flexibilité des contrats et saisir les opportunités hors des sentiers battus.

Conseils pratiques pour valoriser son expérience et réussir son retour sur le marché du travail

Chercher un emploi à 70 ans, c’est d’abord assumer la force de son histoire professionnelle. Exposez clairement ce que vous avez traversé : chaque mission, chaque poste, chaque situation inédite alimente une légitimité singulière. Les employeurs recherchent la transmission intergénérationnelle et la capacité à guider, former, soutenir. Soyez précis : résolution de problèmes, adaptation à des contextes mouvants, management à l’écoute… tout compte.

Actualisez vos compétences dès que possible. Les formations courtes, celles de France Travail ou d’organismes spécialisés, permettent de s’approprier les outils numériques indispensables. Le bilan de compétences aide à identifier ce que vous pouvez transférer dans un nouvel environnement. Appuyez-vous sur les soft-skills : écoute, rigueur, engagement, patience. Ces qualités sont recherchées dans des équipes à la recherche d’équilibre et de stabilité.

Un CV repensé doit restituer l’image d’un parcours dynamique. Oser créer un profil LinkedIn, assumer son âge comme un argument dans la lettre de motivation : tout cela fait la différence. Les réseaux professionnels, les clubs de seniors, les groupes associatifs multiplient les occasions de rencontrer des recruteurs ouverts à la diversité. Restez attentif aux missions ponctuelles, au mentorat : ces formules s’ajustent souvent aux envies et au rythme de vie des plus expérimentés.

Voici quelques leviers concrets pour booster sa recherche :

  • Mettez en avant des réalisations chiffrées et parlantes
  • Formez-vous aux outils numériques, même pour les usages de base
  • Alimentez votre réseau : salons, forums, rencontres sectorielles sont autant d’occasions de vous rendre visible

À 70 ans, décrocher un nouvel emploi n’est pas une légende urbaine. C’est le reflet d’un mouvement de société, d’une énergie qui refuse de s’éteindre, et d’un marché du travail qui, peu à peu, réapprend à regarder au-delà des âges. La prochaine embauche pourrait bien réécrire la norme.

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