Téléphone portable : les jeunes l’utilisent-ils autant que les seniors en France ?

3 août 2025

94 % des 18-24 ans en France possèdent un smartphone, contre 86 % des 60-69 ans et 62 % des plus de 70 ans, selon l’Arcep. Les plus âgés multiplient les usages et se connectent chaque jour, mais restent moins enclins à utiliser réseaux sociaux et applications de messagerie instantanée.

Les différences d’usage persistent, malgré une progression rapide chez les seniors ces dernières années. La fracture numérique se réduit, mais ne disparaît pas.

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Jeunes et seniors : qui utilise vraiment le téléphone portable en France ?

Le téléphone portable s’impose dans tous les foyers, mais l’équipement varie nettement selon l’âge. D’après l’INSEE et le baromètre numérique 2023, le taux d’équipement atteint 94 % chez les 18-24 ans. Les seniors suivent, mais avec un écart marqué : 86 % des 60-69 ans possèdent un smartphone, seulement 62 % chez les plus de 70 ans. La génération la plus âgée reste donc moins équipée, même si la progression est rapide. Les jeunes adultes, très connectés, considèrent le smartphone comme un prolongement naturel de leur quotidien. Ils jonglent avec appels, messageries, applications mobiles et réseaux sociaux. Leur téléphone se transforme en couteau suisse numérique. Les seniors, eux, privilégient d’abord les usages traditionnels : appels, SMS, parfois la navigation sur internet. Une enquête Médiamétrie révèle que le rythme d’utilisation diffère aussi. Chez les 18-24 ans, la consultation du téléphone est quasi permanente. Les plus de 70 ans l’allument moins fréquemment, préfèrent s’en servir pour rester en contact avec la famille ou effectuer des démarches administratives en ligne, notamment depuis la crise sanitaire.

Voici ce que montrent les chiffres sur l’équipement et les habitudes :

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  • Taux d’équipement élevé chez les jeunes : 94 %
  • Progression continue chez les seniors : +10 points en cinq ans chez les 60-69 ans
  • Usage plus restreint des applications et réseaux sociaux après 70 ans

Le baromètre numérique dessine une France où l’adoption du téléphone portable s’étend à toutes les générations, mais avec des rythmes et des pratiques qui reflètent encore l’influence de l’âge sur l’usage du numérique.

Des différences générationnelles bien réelles dans les usages quotidiens

Au-delà de l’équipement, c’est la façon d’utiliser le téléphone qui révèle la fracture générationnelle. Pour les jeunes adultes, le smartphone est devenu le centre névralgique de la vie digitale. On y gère tout : messages, réseaux sociaux, jeux, paiements. Les notifications ponctuent les heures, chaque interaction ou information passe par ce petit appareil. Les réseaux sociaux, eux, se révèlent incontournables pour échanger, s’informer ou se divertir.

Côté seniors, l’approche reste plus pragmatique. Le téléphone mobile sert d’abord à appeler, envoyer des SMS, capturer quelques photos. La navigation sur Internet s’installe peu à peu dans les habitudes, mais bien souvent, l’ordinateur ou la tablette conservent la préférence pour lire les mails ou faire des démarches. Les réseaux sociaux entrent dans la danse, mais surtout pour garder le contact avec la famille.

Quelques tendances ressortent nettement de ces usages :

  • Applications mobiles et réseaux sociaux : usage massif chez les 18-24 ans, adoption progressive chez les 60 ans et plus.
  • Communication : le téléphone reste l’outil privilégié pour maintenir le lien social, mais les usages évoluent selon le niveau de familiarité avec les technologies numériques.

Autre élément marquant : les seniors continuent à privilégier l’ordinateur ou la tablette pour de nombreuses tâches en ligne, tandis que les jeunes concentrent presque tout sur leur smartphone. Cette différence n’est pas seulement une question d’habitude, elle façonne la manière dont chacun vit avec le numérique au quotidien.

Pourquoi certains seniors adoptent plus facilement le smartphone que d’autres ?

La fracture numérique ne frappe pas tous les seniors de la même façon. Plusieurs éléments entrent en jeu : le niveau d’études, la présence d’un entourage à l’aise avec les technologies, la curiosité ou même le passé professionnel. Plus les seniors ont été exposés au numérique, plus l’adoption se fait naturellement.

Selon les enquêtes INSEE et Médiamétrie, la bascule vers le smartphone se montre particulièrement aisée chez les jeunes retraités, surtout si le numérique existait déjà dans leur activité professionnelle. L’accompagnement joue un rôle crucial : enfants, petits-enfants, associations, tous peuvent faciliter la prise en main. Certains évoquent l’envie de rester actifs socialement, d’autres la nécessité pratique de gérer les démarches en ligne, une réalité renforcée depuis la crise sanitaire.

Plusieurs leviers contribuent à cette adoption :

  • Applications adaptées : des interfaces simplifiées, pensées pour les seniors, réduisent l’illectronisme et rendent l’autonomie possible.
  • Préoccupations liées à la protection des données personnelles : la méfiance persiste face à la cybermenace, mais l’information et la sensibilisation font reculer les résistances.

Disposer d’une connexion fiable, avoir confiance dans la technologie et pouvoir compter sur un proche pour surmonter une difficulté technique, tout cela change la donne. Les recherches menées par la sociologue Ève Caradec rappellent que l’intégration du smartphone pour seniors n’obéit pas seulement à une logique d’âge ou de génération. Elle s’inscrit dans une trajectoire, où transmission, accompagnement et envie d’inclusion jouent un rôle clé.

Favoriser l’inclusion numérique : initiatives et conseils pour accompagner les seniors

Les initiatives locales ne cessent de se multiplier pour soutenir les seniors dans leur découverte du numérique. Les bus numériques, par exemple, parcourent villes et campagnes pour proposer des ateliers concrets, souvent animés par des professionnels formés à la pédagogie. Prise en main du smartphone, premiers clics sur Internet, échanges autour des usages : tout est fait pour rassurer et donner confiance, même aux plus réticents.

Les ateliers d’initiation au numérique organisés par des mairies, des bibliothèques ou des associations s’adaptent aux besoins réels des participants : communiquer avec ses proches, accéder à des services publics, découvrir des applications utiles au quotidien. Le baromètre du numérique souligne la progression de l’équipement chez les plus de 60 ans, portée par cette offre variée et des réseaux de proximité dynamiques.

Ces actions peuvent prendre différentes formes :

  • Accompagnement individualisé : un suivi personnalisé, parfois à domicile, facilite la prise de confiance et l’autonomie.
  • Formation continue : des séances régulières permettent de consolider les acquis et d’encourager la pratique au fil du temps.

Pour lutter contre l’illectronisme, la pédagogie doit être adaptée, valorisante et progressive. Le rôle des pairs bénévoles s’avère précieux : des seniors qui transmettent leur expérience à d’autres, partagent astuces et conseils. Cette solidarité, associée à la montée en puissance de l’équipement, donne corps à une inclusion numérique qui ne relève plus de la promesse, mais d’une réalité tangible. Les barrières tombent, la curiosité s’affirme, et chaque génération trouve peu à peu sa place dans le paysage connecté.

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